Un extrait du registre municipal en 1846: la découverte du cadavre d'une jeune fille.
L'an 1846, le 15 du mois d'août, à six heures du soir, nous maire de la commune de Saint-Pierre d'Aurillac, informé qu'il venait d'être ramené le cadavre d'une jeune fille au bord de la Garonne aux Arrocs lieu de passage de Mondiet, nous y sommes transportés avec notre greffier de la mairie et accompagnés de Monsieur Grézeau docteur médecin demeurant à Saint-Macaire chef-lieu de canton, par nous requis ; avons trouvé le corps d'un individu de sexe féminin, qui nous a paru mort, ayant la face tournée en haut flottant au bord de l'eau, sans que nous ayons remarqué effusion de sang, blessure ou autre circonstances. Cette fille nous a paru être âgée de 10 à 11 ans, et étant vêtue d'une jupe indienne de couleur un peu rousse étant nu-tête et sans aucune espèce de chaussures.
De suite le dit sieur M. Grezeau, ayant prêté en nos mains le serment de procéder et faire son rapport, en son honneur et conscience, à examiner le dit cadavre avec la plus grande attention et sur toutes l'habitude du corps et nous a fait rapport qu'il est du sexe féminin paraissant âgé de 10 ans, que la mort du sujet est certaine, sans qu'aucun secours puisse le rappeler à la vie, qu'il n'existe sur toutes l'habitude du corps aucune blessure, plaies, contusions, ni autre indice de mort violente, qu'il est à présumer que la mort de cette jeune fille a été produite par un accident et que le sujet a pu séjourner dans l'eau pendant deux ou trois jours, lequel rapport, le dit sieur Grezeau a affirmé sincère et véritable, après lecture faite lequel rapport sera annexé au présent.
Avons ensuite reçu les déclarations des personnes ici présentes, pouvant nous donner quelques renseignements sur l'événement, c'est cause et sur les cas.
Le sieur Jean Barbe oncle de ladite asphyxiée, Jean Dubourg et Jean clavières non parents, demeurant tous les trois dans la commune de castets arrondissement de Bazas, nous ont déclaré que cet enfant se nommait Marie Duzan, fille de Jean Duzan et de Marie Luflade, domicilié au dit Castets.
Lesquels Barbe, Dubourg et Clavières nous ont dit que jeudi dernier vers l'heure de midi cette jeune fille allant portait le dîner à son frère, qui était dans un bateau servant aux travaux de réparation dans la Garonne, passant sur une poutrelle, était tombé dans la rivière est avait disparu sans possible de lui porter aucun secours.
L'oncle de ce malheureux enfant vous a témoigné le désir de le transporter dans sa commune pour qu'il y fut inhumé et nous a promis de faire dresser l'acte de l'État Civil, à laquelle demande nous avons adhéré.
De tout quoi nous avons dressé le présent procès-verbal qui sera transmis à Monsieur le procureur du roi, près le tribunal de première instance de l'arrondissement de l'aréole, que les sieurs Jean Lacoste greffier de la mairie, Jean Barbe et Jean Dubourg ont signé avec nous, non Jean Clavières qui a déclaré ne savoir, après lecture faite.
À Saint-Pierre d'Aurillac les jours, mois et an que dessus.