Etienne (dit Roger) PETIT nait le 9 octobre 1883 à Saint-Pierre-d’Aurillac, de Etienne dit Alcide PETIT et Jeanne MARTIN. Il est cultivateur-vigneron. Il fait son service militaire entre novembre 1904 et Juillet 1907 au 7e régiment de Dragons. En août 1914, il est mobilisé au 9e régiment de cuirassiers à pied, dans lequel il est promu brigadier en mars 1916. Le 21 mars 1918, son régiment est acheminé en urgence par camion dans la zone de Noyon , pour aider les Anglais à faire face à l’attaque allemande. Il est tué dans les combats à proximité du Bois de Frières. Son comportement lui vaut une citation: « Brigadier énergique et plein de sang froid, a entrainé son escouade à l’attaque du 23 mars 1918 avec beaucoup de courage » et il est décoré de la médaille militaire à titre posthume.

Jean PETIT, nait le 10 décembre 1881 à Saint-Pierre, fils de Jean PETIT et Marie GROUSSET. Sa famille compte un certain nombre de marins, mais lui est vigneron. Il fait son service militaire entre novembre 1902 et septembre 1905 au 49e régiment d’infanterie. Mobilisé dès le début du conflit ,il est incorporé au 57e RI. En mars 1918, ce régiment reçoit pour mission de tenir la lisière Nord de Noyon et en particulier le Mont Renaud qui domine le secteur. Le 26 mars 1918 les combats font rage pour s’emparer du château qui se trouve au sommet de la colline. Vers 14 heures, « un obus tombant sur un dépôt de munitions situé aux abords Sud du Mont Renaud provoque de formidables explosions. La situation devient de ce fait particulièrement difficile pour les défenseurs du Mont ». Cette journée coûte au 57e RI 15 tués et 96 blessés.  Jean PETIT, transféré vers le poste d’ambulance à l’arrière,  meurt de ses blessures le 29 mars. Pendant une quinzaine de jours, le 57e RI continue à défendre le Mont Renaud, que certains qualifient de « Verdun Noyonnais ». Aujourd’hui une stèle commémore sur place ces combats. Elle porte l’inscription suivante: « Ici, du 25 mars au 13 avril 1918, le 57e RI a brisé 22 attaques, maitrisé 5 régiments, barré à l’ennemi la route de Paris » .

Pierre DAUVIN, né le 4 novembre 1889 à Saint-Pierre, de Pierre DAUVIN et Marie-Thérèse LARRIEU, est vigneron, lui aussi. Mobilisé en août 1914, promu sergent en août 1915, il est  blessé par deux fois au moins. En mars 1918, il fait partie du 319e RI. Après les combats meurtriers de fin mars, ce régiment a été mis au repos quelques jours et a reçu des renforts. Le 13 avril, il est envoyé dans le secteur de Noyon - Mont Renaud. C’est là que le sergent Pierre DAUVIN est tué au combat le 15 avril 1918.

Jean POUBLANC nait le 17 septembre 1898 à Bieujac, de Jean POUBLANC et Françoise DUVILLE, couple d’ouvriers agricoles. Après avoir vécu quelque temps à Castets, la famille s’est installée à Saint-Pierre. En mai 1917, comme les autres jeunes de sa classe d’âge, Jean est appelé par anticipation à l’armée. Il est incorporé au 7e RIC. En juillet 1918, il passe au 297e RI. A partir du 10 août, ce régiment participe à la grande offensive alliée. Le 31 août, il a pour objectif de s’emparer des villages de Chevilly et Campagne, tout près de Noyon. La réaction des Allemands est violente. Le Journal de marche du régiment  parle de « nombreux obus à gaz et tirs de mitrailleuses ». A la fin de cette journée le régiment compte 2 disparus, 46 blessés et 56 morts, parmi lesquels Jean POUBLANC.

Georges CAPDEBOSC nait le 19 janvier 1895 à Dax, d’une jeune couturière, Jeanne CAPDEBOSC. Apparemment sa mère décide après sa naissance de quitter Dax et de s’installer dans la vallée de la Garonne, car, en octobre 1896, on la retrouve à Saint-Pierre , épousant Antoine Deloubes. C’est ainsi que le petit Georges y grandit  avec, bientôt, un demi-frère (né lui aussi à Dax en décembre 1897) Pierre Olivier DELOUBES. En décembre 1914 , il est appelé par anticipation à l’armée . Au printemps 1918, il fait partie du 1er régiment mixte de Zouaves et Tirailleurs.Mais, s’il survit aux combats, il meurt à l’hôpital complémentaire de La Réole le 22 mai 1918, des suites d’une maladie contractée au front. Après Pierre Olivier, mort en avril 1917, Jeanne vient de perdre son autre fils.

 Un dernier nom vient s’ajouter à la liste des décès , en janvier 1919, celui d’Antoine BRUCH. Né le 20 août 1875 à Fontet, fils de Mathieu BRUCH et Jeanne GERGERES, il est exempté de service en 1896. Cultivateur à Saint-Pierre, il épouse à Fontet en décembre 1900 Marie GIRESSE, ouvrière agricole, déjà mère d’un petit Antoine né en 1893. En 1914, Antoine BRUCH est reconnu apte au service et il est mobilisé au 2e régiment du Génie en mars 1915. Il est porté disparu dans les combats en Argonne en septembre 1915, mais on apprend par la suite qu’il est, en fait, prisonnier. Captif d’abord au camp de Wahn, puis à Darmstadt, il est employé durant sa captivité à divers travaux. C’est au cours de son rapatriement qu’il meurt à Sarrebrück le 3 janvier 1919. Après son fils , mort dès août 1914, Marie perd son époux.

L’armistice proclamé le 11 novembre 1918 est bien sûr un moment de joie et de soulagement pour tous. Mais les choses mettent plus de temps qu’espéré à reprendre un cours normal. La plupart des hommes mobilisés ne sont libérés de leurs obligations militaires qu’entre février et juillet 1919. Et le bilan humain est lourd. 41 noms inscrits sur le monument aux morts, c’est considérable, si on rapproche ce nombre de celui des hommes mobilisables dans la commune , environ 230. De plus , parmi ceux qui sont revenus, une vingtaine au moins souffrent de séquelles plus ou moins importantes de leurs blessures de guerre.

Danièle Dubroca